Dans le modèle de la TSE®, laquelle vise le changement, la définition de l’objectif est une étape primordiale. L’objectif formulé précisément peut s’éclaircir très vite ou bien nécessiter plusieurs séances. Il s’agit d’être tranquille avec cela.
En effet passer de la plainte ou du symptôme, à ce qui est vraiment l’enjeu de la thérapie nécessite parfois des allers/retours de validation ou d’invalidation entre le praticien et son client.
Le praticien en TSE® examine l’objectif autour de critères identifiés :
- l’objectif doit pouvoir être formulé positivement. Le praticien ne pourra pas ainsi valider ne plus (vouloir, faire, avoir, etc.) ; de même arrêter de (stopper, cesser de, s’abstenir de,...) ne peut suffire.
L’idée est ici de favoriser une focalisation sur la résolution et les ressources, plutôt que sur l’exploration interminable des origines des problèmes. L’enjeu est de proposer au client d’être un partenaire actif dans l’identification de son ou de ses objectifs.
- L’objectif doit être atteignable. Le praticien questionne avec le client si l’objectif est atteignable et dans quelle temporalité. L’étude objective de l’existant et de ses répercussions en terme d’habitudes comportementales, de croyances ancrées, et de réflexes sensori-moteurs, s’apprécient de manière fine.
L’adage, le mieux est l’ennemi du bien, pourrait s’appliquer à l’approche en thérapies brèves, laquelle invite à viser juste. Avancer étape par étape, célébrer les petites victoires, c’est aussi soutenir le changement.
- L’objectif formulé positivement et atteignable, doit être mesurable. Le praticien fait préciser au client ce qui lui indiquera que l’objectif est atteint. L’ennemi de la mesure est l’imprécision : me sentir mieux, être plus cool, par exemple, ne répondent pas à ce troisième critère.
Le besoin spécifique de chaque client est unique. L’accompagnement en thérapie prend en compte cette dimension subjective, tout en l’objectivant par des critères précis. Cela permet de concrètement mesurer les progrès et facilite la motivation.
- L’objectif est sous la responsabilité du client, en ce sens qu’il dépend de lui et non de quelqu’un d’autre. Par exemple, le client ne peut pas proposer que l’objectif soit que l’autre le comprenne, le soutienne, arrête de l’harceler, etc.
Accompagner le client à prendre ses responsabilités est au cœur de la thérapie brève. Il s’agit toujours de l’aider à trouver de la sécurité intérieure, pour ouvrir vers davantage de fluidité de comportement, de pensées, etc. Le rapport à soi et à plus grand que soi bouge, de même que le rapport à l’autre et au monde.
- L’objectif doit enfin respecter l’écologie interne et externe du client. L’écologie est approchée à travers les inconvénients à ce que cela change ou les avantages à ce que cela reste pareil. Apprécier l’écologie est fondamentale pour le praticien, afin de ne pas travailler contre les intérêts de son client.
La spécificité de la TSE® est de considérer que si le client vient en séance c’est qu’il n’a pas pu changer ou qu’il a eu de bonnes raisons à ne pas changer. Il s’agit donc de rester attentif aux avantages que les choses soient en l’état, même si sur le moment le client ne fait pas toujours le lien. D’une certaine manière c’est lui redonner une certaine autonomie